Thierno Alassane Sall, candidat et tête de liste de la coalition « Sénégal Kessé », critique la stratégie politique d’Ousmane Sonko pour attirer des membres de l’Alliance pour la République (APR) dans un récent texte intitulé « Transhumance et reddition des comptes ». Selon Sall, Sonko a mis en place une série de mesures qui visent à rallier des membres influents de l’APR, notamment des chefs de famille, au sein de son parti, le Pastef.
Il décrit ce plan comme une campagne de pression et de peur pour encourager la “transhumance” politique, c’est-à-dire le changement de camp de certains acteurs politiques influents. Sall affirme que Sonko a d’abord mis en avant la perspective d’une opération de reddition des comptes visant les « pilleurs de la République », et imposé des restrictions de sortie du territoire à plusieurs personnalités de Bennoo Bokk Yakaar, la coalition gouvernementale. En diffusant la rumeur de l’existence d’une liste rouge de personnalités surveillées, Sonko aurait semé la crainte et poussé les politiciens les plus vulnérables à changer de camp.
Selon Sall, cette peur a engendré une « massive transhumance » de politiciens, des anciens de l’APR cherchant à éviter les sanctions éventuelles en rejoignant le Pastef. Sall exprime son mécontentement face à cette pratique, qu’il considère contraire aux valeurs éthiques initialement prônées par le Pastef. Il déplore que la transhumance politique, pourtant rejetée par Sonko, soit aujourd’hui acceptée « au grand jour » et estime que cela pourrait « tuer pour longtemps la morale en politique ».