Après avoir quitté le Sénégal lors de la passation du pouvoir à Bassirou Diomaye Faye le 2 avril dernier, Macky Sall envisageait un retour en 2029 pour participer à l’élection présidentielle. Cependant, la dissolution de l’Assemblée nationale, dominée par son camp, et les nouvelles élections législatives l’ont contraint à revenir plus tôt sur la scène politique.
Macky Sall, tête de liste de la coalition « Takku Wallu Senegaal », a déclaré avoir accepté de revenir pour éviter une majorité dominante susceptible de mener le pays vers une direction périlleuse. Il a justifié sa candidature en affirmant que, malgré sept mois de gouvernance du nouveau régime, aucune amélioration notable n’était visible, soulevant des inquiétudes quant à l’avenir du pays.
Cette participation aux législatives est un pari risqué pour l’ex-président, d’autant plus que la défaite pourrait compromettre ses ambitions pour 2029. Bien que ce ne soit pas inédit qu’un ancien président se présente à des législatives, le contexte de Macky Sall est particulier. En effet, il fait face à des critiques sur sa gestion, des départs au sein de son propre parti, et la défiance de la nouvelle administration qui l’accuse de mauvaise gestion.
L’analyste politique Babacar Ndiaye souligne que Macky Sall mise sur son expérience et son capital politique pour gagner des sièges à l’Assemblée. Toutefois, un échec aux législatives affaiblirait son poids politique. Selon ses proches, malgré le risque, l’ancien président agit par nécessité stratégique plutôt que par choix.
En parallèle, la question des poursuites judiciaires se pose. La nouvelle majorité discute la création d’une Haute cour de justice pour enquêter sur la gestion des anciens responsables, y compris Macky Sall. Bien que l’idée d’une telle cour suscite le débat, l’ancien président rappelle que le Sénégal n’a jamais jugé un ex-chef d’État pour sa gouvernance, ce qui ouvrirait un précédent inédit dans l’histoire du pays.
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