Le maire de Dakar, Barthélemy Dias, a reçu une notification de sa révocation par le préfet, une décision qui a suscité des réactions variées sur la scène politique et sociale. Parmi elles, celle de Zahra Iyane Thiam, ancienne ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, a attiré l’attention pour son ton critique et son appel à une introspection collective.
Dans un message publié sur le réseau social X (anciennement Twitter), Zahra Iyane Thiam s’est exprimée en ces termes :
« Cela paraît soit trop gros soit trop petit. Je constate que le préfet n’a pas signé le courrier, P LE PREFET/PI (PI, ce qui signifie peut-être “Préfet par intérim”). Que doit-on en déduire ou constater ? Lorsqu’on se dit puissant et fort, on ne triche pas et on n’abuse pas de la puissance publique. Rupture ou revers du pouvoir ? L’introspection doit se faire pas seulement au niveau des politiques, mais auprès de toutes les composantes de notre société, à tous les niveaux. »
Un acte administratif sous le feu des critiques
Zahra Iyane Thiam soulève d’abord des interrogations sur la forme de la notification de révocation. Elle souligne l’absence de signature directe du préfet, remplacée par une mention laissant entendre que l’acte pourrait avoir été pris par un préfet par intérim. Ce détail, qui pourrait sembler anodin, est mis en avant pour questionner la régularité et la transparence de la procédure.
L’ancienne ministre ne s’arrête pas à une critique technique. Elle dénonce également ce qu’elle perçoit comme un possible abus de pouvoir. « Lorsqu’on se dit puissant et fort, on ne triche pas et on n’abuse pas de la puissance publique », écrit-elle, invitant implicitement les décideurs à une plus grande responsabilité dans leur gestion du pouvoir.
Un appel à une introspection sociétale
Au-delà de la sphère politique, Zahra Iyane Thiam appelle à une introspection qui concerne toutes les composantes de la société. « L’introspection doit se faire pas seulement au niveau des politiques, mais auprès de toutes les composantes de notre société, à tous les niveaux », affirme-t-elle, insistant sur la responsabilité collective face aux crises institutionnelles et sociales.
Cette réaction met en lumière un débat plus large sur l’usage du pouvoir dans un État de droit et la nécessité de renforcer les mécanismes de transparence et de responsabilité.
Contexte politique
La révocation de Barthélemy Dias intervient dans un contexte politique tendu au Sénégal, marqué par des débats sur la gestion des affaires locales et les rapports entre l’État central et les collectivités territoriales. Ce type de décision administrative, bien qu’inscrit dans les dispositions légales, soulève souvent des controverses sur son opportunité et ses motivations.