Les propos tenus récemment par Cheikh Oumar Diagne, qualifiant les tirailleurs sénégalais de « traîtres », ont suscité une vive indignation dans de nombreux cercles, notamment chez Maître Assane Dioma Ndiaye, avocat inscrit au Barreau de Dakar et commissaire adjoint à la Cour pénale internationale (CPI).
Dans une interview accordée à Seneweb, l’avocat a dénoncé cette interprétation historique qu’il juge erronée. Selon lui, Cheikh Oumar Diagne aurait confondu deux périodes historiques distinctes : « Il a sans doute confondu l’histoire des anciens esclaves utilisés par le colonisateur français au XVIIe siècle pour faciliter son implantation en Afrique avec celle des tirailleurs sénégalais », explique Maître Ndiaye.
Une rectification historique nécessaire
Maître Ndiaye rappelle que les tirailleurs sénégalais étaient des soldats intégrés dans l’armée coloniale française. Souvent enrôlés de force, ils ont combattu dans des zones stratégiques au cours des deux guerres mondiales, en Indochine et ailleurs, contribuant de manière décisive à l’effort de guerre.
« Les tirailleurs sénégalais se sont distingués par leur courage et leur mobilité, notamment dans des batailles comme la Somme, Verdun et Toulon », souligne-t-il. Ces soldats, bien qu’engagés dans un contexte colonial, ne peuvent être assimilés à des « collabos » ou des traîtres, comme le prétend Cheikh Oumar Diagne.
Un hommage à des héros souvent oubliés
Maître Ndiaye insiste sur l’importance de rendre hommage aux tirailleurs sénégalais, dont la bravoure a été saluée, y compris par l’armée française. « Leur rôle dans les conflits mondiaux est inestimable et mérite d’être respecté », ajoute-t-il.
Ce rappel historique intervient dans un contexte où le passé colonial suscite encore des débats houleux, mais Maître Ndiaye appelle à une lecture rigoureuse et documentée de l’histoire.