Le Pool judiciaire financier sénégalais a ouvert une enquête de grande ampleur suite à des révélations sur des mécanismes complexes de blanchiment de capitaux impliquant des transactions suspectes d’une valeur estimée provisoirement à 125 milliards de FCFA.
Les faits révélés par la CENTIF
Cette enquête fait suite à plusieurs rapports transmis par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) au procureur de la République financière, El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla. Selon le communiqué publié ce dimanche 12 janvier, ces rapports mettent en lumière des « mécanismes sophistiqués de blanchiment de capitaux » opérés via des sociétés écrans. Ces entités auraient été utilisées pour effectuer des transactions suspectes à grande échelle.
Infractions reprochées et cadre juridique
Le chef du parquet a précisé que l’enquête est menée en application de l’article 66 de la loi n° 2024-08, relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive.
Les infractions envisagées incluent :
- Blanchiment de capitaux,
- Association de malfaiteurs,
- Escroquerie portant sur les deniers publics,
- Corruption,
- Trafic d’influence,
- Abus de biens sociaux.
Une procédure en cours de traitement
Le parquet a confirmé que certaines informations judiciaires ont déjà été ouvertes, tandis que d’autres dossiers sont encore en cours d’analyse. Toutefois, les noms des personnes impliquées n’ont pas été divulgués à ce stade.
Un enjeu pour la transparence et la justice
Cette affaire illustre la détermination des autorités sénégalaises à intensifier la lutte contre la corruption et les crimes financiers, qui continuent de peser lourdement sur l’économie nationale. La saisie de montants aussi colossaux témoigne de l’importance stratégique des enquêtes financières pour assainir la gestion des deniers publics.
Perspectives
Alors que l’enquête se poursuit, les attentes sont élevées quant à la réédition des comptes et la sanction des responsables. Ce dossier, qui pourrait avoir des ramifications internationales, constitue un test pour le système judiciaire sénégalais dans sa capacité à lutter efficacement contre les crimes économiques.