Le député du groupe parlementaire Takku Wallu (opposition), Abdou Mbow, a vivement réagi à l’annonce de l’accord signé entre le gouvernement sénégalais et le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Cet accord, qui aurait été paraphé le 23 février 2025 en Guinée-Bissau, fait suite à celui d’août 2022 conclu avec César Atoute Badiate, chef de la troisième faction (Front Sud) du MFDC, lequel s’était engagé à déposer les armes.
Abdou Mbow a exhorté le Premier ministre Ousmane Sonko à publier l’intégralité de l’accord afin de faire preuve de transparence envers le peuple sénégalais. Selon lui, « par respect pour les Sénégalais », il est crucial d’informer la nation sur la nature de cet accord, au lieu de l’utiliser comme un outil politique.
Il a également critiqué la manière dont Ousmane Sonko a présenté cet accord :
« Monsieur le Premier ministre, la paix n’est pas un spectacle ! La paix a besoin de discrétion et d’humilité. Les blessures causées par des années de conflit entre Sénégalais méritent un autre type de baume cicatrisant, que celui de la prétention qui parade et gesticule pour injurier l’avenir. »
Le député a exprimé son étonnement face au déplacement du Premier ministre en Guinée-Bissau pour annoncer publiquement cet accord, estimant que cela relève davantage de la mise en scène politique que de la diplomatie :
« Un Premier ministre du Sénégal qui effectue un déplacement hors du pays pour brandir un accord avec le MFDC devant les caméras, sans même avoir l’élégance patriotique de nous renseigner sur la nature de l’accord… »
Depuis Dar Es Salam, en Tanzanie, où il se trouve actuellement, Abdou Mbow a appelé à plus de retenue dans le traitement de ce dossier sensible. Il a rappelé que le conflit en Casamance, qui dure depuis plusieurs décennies, a laissé des traces profondes et que « la paix est par essence… fragile ».
Le député a insisté sur le fait que la résolution de cette crise doit se faire avec diplomatie et responsabilité, loin des calculs politiques. Il appelle le gouvernement à privilégier le dialogue sincère et la transparence pour éviter toute instrumentalisation du conflit casamançais.
Alors que le Sénégal cherche à tourner définitivement la page du conflit en Casamance, la question de la gestion politique de cet accord reste au cœur des débats. La publication du contenu de l’accord pourrait contribuer à apaiser les tensions et renforcer la confiance des populations affectées par des décennies de conflit.
Toutefois, la polémique autour de l’attitude du Premier ministre montre que la paix en Casamance reste un sujet délicat, nécessitant une approche équilibrée et non politisée.