Ce dimanche, un homme s’est introduit chez la mère de Ousmane Sonko, provoquant une vive émotion au sein de l’opinion publique. Selon le journal L’Observateur, l’individu identifié comme Ah. Ndiaye, ingénieur à Ecotra, aurait menacé la mère de Sonko tout en exhibant une arme de poing. Toutefois, ses collègues de travail ont tenu à rectifier certains éléments rapportés par la presse.
Des accusations contestées par ses collègues
Dans une correspondance, le collectif des travailleurs d’Ecotra a fermement démenti que Ah. Ndiaye ait porté une arme. “Pour être encore plus précis, il ne détenait même pas de couteau”, ont-ils affirmé. Selon eux, son acte n’était pas motivé par la violence, mais par un profond désespoir lié à la situation financière critique de son entreprise.
“L’acte de M. Ndiaye n’était en aucun cas motivé par la violence, mais bien par le désespoir. Son cri devant la maison familiale de M. Ousmane Sonko était l’expression de son inquiétude face à l’effondrement imminent de son entreprise, une situation qui s’inscrit dans un contexte plus large”, a expliqué le collectif.
Un passé marqué par des traumatismes
Les collègues de Ah. Ndiaye ont également mis en lumière un passé douloureux ayant marqué l’homme. Son père, préfet, a été tué sous ses yeux, et sa mère, accablée par la douleur, a succombé à son chagrin.
Malgré ces épreuves, Ah. Ndiaye s’est brillamment illustré dans ses études, devenant major de sa promotion à l’École Polytechnique de Thiès. Son ascension professionnelle au sein d’Ecotra a été tout aussi remarquable, passant de simple stagiaire à directeur du building, gérant un portefeuille de projets de plus de 20 milliards de francs CFA.
Une crise qui impacte 1500 employés
Selon ses collègues, Ah. Ndiaye n’a pas supporté de voir des centaines d’employés d’Ecotra plonger dans une situation précaire, sans salaire depuis six mois. Ils pointent du doigt l’impasse financière de l’entreprise, directement liée au non-paiement de la dette publique par l’État du Sénégal.
“Le véritable motif de la présence de M. Ndiaye devant la maison de M. Sonko n’avait rien à voir avec une quelconque menace de mort. Il s’agissait d’un appel au secours, un cri d’alarme face à une situation critique : les 1500 employés d’Ecotra n’ont pas perçu leur salaire depuis six mois, une crise qui impacte des milliers de familles”, ont-ils ajouté.
Garde à vue et suite judiciaire
Actuellement en garde à vue à Ziguinchor, Ah. Ndiaye devrait être déféré au parquet ce mercredi. Son cas suscite un vif débat sur la situation des employés d’Ecotra et les conséquences sociales des difficultés économiques traversées par l’entreprise.
Cette affaire met en lumière non seulement le drame personnel d’un homme en détresse, mais aussi la précarité d’une entreprise et de ses employés face aux décisions économiques de l’État.