L’annonce d’une fuite de gaz sur le champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA), opéré par BP au large des côtes sénégalo-mauritaniennes, a déclenché une vive réaction de Greenpeace Afrique. L’organisation écologiste accuse la multinationale britannique de minimiser l’incident et de faire preuve d’un manque de transparence envers les populations locales.
Un risque majeur pour l’écosystème marin
Dans un communiqué relayé par Seneweb, Greenpeace Afrique exprime son indignation face aux déclarations de BP, qui qualifie la fuite de « faible débit » et juge son impact « négligeable ». Pour l’organisation, cette communication cherche à masquer les dangers réels liés à l’exploitation des hydrocarbures offshore.
Dr Aliou Ba, responsable des campagnes Océans de Greenpeace Afrique, rejette l’idée d’un simple accident et pointe du doigt la responsabilité de l’industrie pétrolière :
« Cette fuite provenant du champ GTA ne peut être considérée comme un accident, mais plutôt comme le résultat prévisible d’une industrie qui fait passer ses profits avant nos écosystèmes fragiles et la survie des populations locales. »
Greenpeace rappelle que le champ GTA abrite le plus grand récif corallien en eau profonde, un écosystème unique et fragile. Un déversement, même minime, pourrait entraîner des conséquences désastreuses : destruction de la biodiversité marine, contamination des chaînes alimentaires et perturbation de l’équilibre écologique régional.
Une opacité dénoncée
Au-delà des risques environnementaux, Greenpeace Afrique critique le manque de transparence de BP. Dr Ba fustige une communication paternaliste et réclame la publication immédiate de données indépendantes sur l’ampleur de la fuite et les mesures mises en place pour y remédier :
« Le communiqué de BP est plus qu’un manquement à l’éthique, c’est un déni des droits humains fondamentaux. Les communautés locales ont un droit inaliénable à l’information sur les risques qui menacent leur environnement et leur survie. »
Un appel aux autorités sénégalaises et mauritaniennes
Face à cette situation, Greenpeace appelle les gouvernements du Sénégal et de la Mauritanie à prendre leurs responsabilités et à exiger de BP une transparence totale. L’organisation insiste sur la nécessité de mettre en place des mécanismes stricts de surveillance et de prévention pour éviter une catastrophe écologique.
« La souveraineté d’une nation se mesure à sa capacité à protéger son peuple et ses droits. Il est impératif que les autorités contraignent BP à rendre des comptes », martèle Dr Ba.
Greenpeace Afrique promet de rester vigilante et de poursuivre son combat pour la justice environnementale, en dénonçant les atteintes aux écosystèmes et aux droits des communautés côtières.